L’actualité basique et crasseuse est toujours une riche source d’enseignement pour qui veut comprendre les courants profonds qui traversent la société. Surtout quand l’arrière-fond est profondément sexuel.
Sapin, ministre incompétent et libidineux, s’amuse à mettre des mains au cul et à claquer les élastiques des culottes de journalistes. Ce genre de comportement, qui dans une entreprise privée vaudrait à n’importe quel clampin un procès en bonne et due forme, semble être l’idée que se fait un ministre d’une « blague potache ». Effectivement, ce genre de blague débile serait compréhensible chez un ado boutonneux de 14 ans en plein débordement hormonal, et une bonne claque dans la tronche lui rappellerait que certaines choses ne se font pas. Mais quand on a l’âge de Sapin, on est juste un vieux pervers. Et quand on est ministre, cela témoigne bien que le vulgaire placé en position de pouvoir ne sait pas se tenir et confond « autorité » avec « tout est permis ». Bref, c’est un gros con machiste dont le comportement en dit long sur ce qu’il pense des gens en général et des femmes en particulier. Il n’y a pas à s’étonner que les membres de sa caste politique soient islamophiles : ils partagent avec les barbus crasseux la certitude que face à une femme sans burqa, c’est open bar. Cela nous rappelle la pitoyable défense de Strauss-Kahn par J.F. Kahn (pas de lien de parenté, mais un vague lien tribal, peut-être ?) qui parlait de « troussage de domestique » pour excuser un viol. Mentalité de bourgeois du XIXème siècle pour qui, effectivement, on pouvait se permettre de violer les bonniches qui comptaient pour moins que rien et n’allaient pas se plaindre, certaines qu’elles étaient de se trouver face à un juge aussi bourgeois et franc-mac que son violeur. Pour cette caste, le droit de cuissage va de soi.
Tout en haut, donc, il est permis de se lâcher. Tout en bas, c’est une autre histoire, mais le code moral est le même. Honte à l’impudique qui ose porter une jupe. Honte, et coup de genoux dans la tronche, aussi, comme l’a appris à ses dépend une jeune fille qui a été tabassée par une bande de harpies du côté de Gennevilliers. De grosses filles vulgaires en jogging informe cognent à coup de pompes et de genoux une fille qui finit dans le coma. Ah, oui, quand même… c’est la beauté de cette morale sexuelle ultra-répressive pour les femmes : on peut compter sur nombres d’entre elles pour la faire respecter par la violence, tant il est vrai que les esclaves détestent toujours ceux qui relèvent la tête. Cela leur donne mauvaise conscience. Les âmes basses n’aiment qu’une chose, l’égalité dans l’oppression, et malheur à celui ou celle qui tentent de s’émanciper.
Entre les deux, les futurs Sapin ont eu une idée lumineuse. Organiser un hijab day à Sciences Pipo, voila du génie ! L’élite de demain prépare le terrain à la soumission de la femme dans une sorte de happening qui préfigure furieusement les prédictions de Houellebecq, qui situait Soumission dans le milieu universitaire. De toute façon, c’est le voile ou le claquage de string, au choix. Cette initiative est effrayante. Ces gens ne comprennent manifestement rien à ce qui se passe et à ce dont le voile est l’enjeu. Il suffit de voir une photo de cette triste initiative pour être saisi de malaise : on se croirait dans une université iranienne. Et très honnêtement, cela préfigure un monde dans lequel je ne veux absolument pas vivre.
Tout cela n’a rien de trivial. Ces comportements sont le signe qu’émerge une barbarie et une tyrannie morale ultra-phallocratique dont il n’est pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre où elle va nous mener et de quels pays elle s’inspire. En haut, la toute-puissance du satrape affranchi des codes et des lois. En bas, la populace qui se mue en police religieuse et morale pour faire régner l’ordre par la violence. C’est un monde horrible que voila, dans lequel tout un chacun peut donner libre cours à ses instincts de domination et de violence pourvu que cela se fasse dans le cadre d’une morale répressive qui a décidé que, finalement, la femme est à peine plus que du bétail.
C’est, à n’en pas douter, le déclin ultime de la virilité.