Ce qui nous arrive

La crise de covidémence est particulièrement perturbante car elle nous laisse en plein désarroi : il est très difficile de comprendre ce qui se passe. De comprendre ce qui nous arrive. Si nous pouvons mieux saisir ce qui la sous-tend, alors nous serons moins angoissés par la situation et nous pourrons y répondre avec un peu plus de sérénité. Ma conviction profonde est que cette crise, au-delà de son aspect profondément liberticide, indique un moment civilisationnel.

En surface, il est évident que nos dirigeants sont dépassés et se sont engagés dans une voie où seule la surenchère devient possible. C’est très exactement une situation d’hybris, de démesure, à laquelle les Grecs anciens faisaient immanquablement succéder un écroulement par punition divine. Macron et sa bande sont pris dans cette surenchère, et il ne faut pas trop leur prêter de motifs rationnels ou de calculs machiavéliques. Ce ne sont pas des génies du mal, tout au plus des exécutants médiocres et appliqués d’un projet qu’ils ne comprennent pas totalement eux-mêmes. Ce projet, certains le voient comme la tentative du capitalisme de connivence de se transformer en capitalisme de surveillance totale afin de lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit. Mieux nous contrôler pour nous faire accepter l’inévitable crise de la surconsommation permanente. Je ne suis pas entièrement en accord avec cela, mais l’explication se défend.

Au niveau le plus basique, celui de Macron et de ses sbires, je pense qu’il y a eu tout d’abord une panique face à l’inconnu – et les cercles dirigeants savaient probablement dès janvier qu’un virus s’était échappé d’un laboratoire chinois – panique qui les a poussé à se couvrir au maximum, tant ils sont pusillanimes et manquent de vision politique réelle. Ces gens sont dans l’âme des gestionnaires et ne comprennent rien à tout ce qui est grand. De plus, la perspective de pouvoir contrôler les faits et gestes de tous les citoyens n’est pas pour leur déplaire, et c’est d’ailleurs la pente naturelle de tout pouvoir de chercher à s’accroître autant que possible. Ajoutez à cela la personnalité instable, rigide et narcissique de Macron, personnage incapable d’empathie autant que de remise en question, et vous avez la recette idéale pour une folie liberticide déconnectée de toute justification réelle. En embuscade, il y a évidemment l’industrie pharmaceutique, trop heureuse de trouver une bonne occasion d’écouler massivement ses produits et d’engranger de substantiels bénéfices. Ces choses sont très basiques, et cette explication suffit bien souvent : goût du lucre, goût du pouvoir pour le pouvoir. Les puissants ne sont  autre chose que des hommes, après tout.

Mais il n’y a pas de plan diabolique. Juste à la rigueur un projet des puissants pour devenir encore plus puissants et engranger encore plus de fric pendant qu’il en est encore temps. Parce que ce projet est lui-même un symptôme, au même titre que la crise de covidémence. Ce qu’il y a derrière, c’est tout simplement la modification en profondeur de ce qu’ont été la France et plus largement les pays européens, et dans une moindre mesure les Etats-Unis. L’explication est simple : nos pays sont vieillissants et notre poids démographique relatif dans le monde diminue, alors que notre économie n’est plus à même depuis longtemps de nous assurer une place dominante dans le monde.

Jamais auparavant dans l’histoire la situation ne s’est présentée. C’est la première fois que des pays ont une population âgée aussi importante en nombre et en proportion. Cela pèse nécessairement sur les mentalités, car les vieux ne souhaitent en général qu’une chose : finir tranquillement en profitant de leur retraite et de leurs économies. La France est un exemple parfait de cette mentalité qui contamine tout projet politique. L’excès de prudence, la terreur face à une maladie en réalité peu dangereuse pour des gens en bonne santé, ne vient que de ce que l’esprit de vieillesse nous domine. Et nous n’y pouvons rien. Une société de vieux est une société peureuse, sans dynamisme ni avenir, qui souhaite seulement préserver un statu quo. De là le deuxième élément : nous n’avons plus les moyens de notre illusion de puissance. Peu à peu, nous déclinons, et ce déclin prend la forme d’une marche forcée à la décroissance sous prétexte d’écologie et de réchauffement climatique. Cette dégringolade organisée n’est pas inéluctable, elle est uniquement le fait de pays qui ont renoncé à tout projet politique justement parce qu’ils sont trop vieux.

Macron et ses délires ne sont qu’un symptôme. Macron est d’ailleurs littéralement marié à la vieillesse, et son couple est voué à la stérilité, c’est à dire à la mort et à la disparition. Un homme d’une quarantaine d’années peut avoir un projet avec un femme de son âge ou plus jeune, il ne peut strictement rien envisager avec une femme de 68 ans. De même, aucune société ne peut avoir de projet à long terme si elle se concentre sur les desiderata de sa population âgée. La vieillesse était autrefois rare et synonyme de sagesse, elle est devenue pléthorique et synonyme de déclin.

En tant que pays, nous n’avons plus de projet parce que nous sommes trop vieux pour cela, et c’est ainsi que nos dirigeants ont renoncé à tout. Et face à nous, il y des pays plus jeunes, qui en veulent, et qui même s’ils n’ont pas les moyens intellectuels de domination, finiront par avoir le dessus si nous ne retrouvons pas un esprit de jeunesse, c’est à dire un esprit conquérant.

Menace métaphysique

Je vais vous épargner des développements snobs et érudits sur la fonction du masque dans le théâtre tragique grec, le nô japonais ou le wayagn topeng javanais. Le masque que nous connaissons actuellement est tout autre chose.

Il est tout d’abord arrivé sous la forme du niqab. Millitant, étranger, méprisant, menaçant. Cette première occurrence amenait une hostilité plus ou moins déclarée, l’installation d’un état d’esprit et de mœurs qui nous semblaient à juste titre dérangeants et hostiles à tout ce que nous sommes. Ce masque était une intimidation, une revendication. Et une menace, diffuse, mais parfaitement réelle. Quand bien même nous aurions cherché à y rester indifférents, ou même à éprouver à son égard une certaine bienveillance, il impliquait toujours cette dimension hostile que tout un chacun, baigné dans la culture occidentale, ne pouvait s’empêcher de percevoir.

Le deuxième avatar du masque s’est rapproché de nous. Il n’émanait plus d’un peuple et d’une tradition étrangers mais de l’État même qui était censé veiller sur nous. Pour veiller, il veillait, et plus scrupuleusement que ce que nous étions en droit d’attendre. Le masque est devenu synonyme de menace, d’intimidation et de brutalité. Ce masque, c’est celui du flic qui cachait son visage pour exécuter les basses besognes durant la répression des Gilets Jaunes. Ce masque-là, illégal, nous faisait bien comprendre que les hommes de mains de la caste au pouvoir pouvaient tout se permettre, tout en témoignant en même temps de leur honte à obéir. Ne leur pardonnons pas, en cachant systématiquement leurs visages avant de frapper, les flics savaient parfaitement ce qu’ils faisaient. Reconnaissons-leur l’hommage du vice à la vertu. Ces flics masqués dont l’absence de visage disait clairement qu’ils n’avaient plus rien à voir avec ceux qu’ils visaient ont été à l’avant-garde de la séparation hostile et menaçante qui se creuse tous les jours entre le peuple et son État.

Puis vint le troisième avatar, celui de la menace universelle. Ce ne sont plus les sbires d’un régime toujours plus hostile qui portent le masque mais tous les citoyens, qui se vivent comme une menace réciproque de chacun pour tous les autres. Le masque fait de nous des étrangers, des contaminants potentiels, des individus qui ne doivent surtout pas entrer en contact. Le masque est la marque de la menace. De la défiance. De l’hostilité.

Le masque est venu pour nous diviser. Le masque est venu pour nous isoler. Nous intimider. Nous effrayer à jamais. Le masque instaure l’état de menace permanente, de menace tapie en chacun de nous. Une menace contre laquelle rien ni personne ne peut quoi que ce soit.

Il y a presque une dimension métaphysique dans tout cela. Le masque prétend nous protéger contre la part de mal qui réside en chacun de nous et en chaque autre, et paradoxalement il crée cette situation insoluble, cette mise en avant du mal dont il proclame ainsi la victoire.

Le maque ne fait pas confiance à l’humain. Le masque, c’est la défiance. C’est le règne de la menace permanente. C’est le règne de la peur.

Oui, il y a du mal et de la maladie en chacun de nous. Mais nous n’avons jamais eu besoin d’aucun masque pour l’affronter. Le masque prétend nous dispenser de l’effort à faire le bien. C’est en cela qu’il est une manifestation particulièrement évidente du mal.

Bouc-émissaire

Ils ont lancé la machine. Désormais, le problème n’est plus tel ou tel variant, ni même le covid ou le manque de lits d’hôpitaux. Le problème, ce sont les non-vaccinés. C’est à cause d’eux que tout va mal et que nos dirigeants vont être obligés de prendre des mesures restrictives de liberté dès l’automne, et probablement même dès la fin du mois de juillet si j’en crois les dernières déclaration du covidément en chef qui nous sert de ministre de la santé.

La charge a été lancée de concert par plusieurs de ces parasites médiatiques qu’on appelle « éditorialistes » et qui ne sont que de pontifiants imbéciles chargés de nous prêcher la bonne parole. Le très gros et très gras Lechypre s’est particulièrement illustré dans l’exercice en appelant tout simplement à la répression policière des rétifs au vaccin magique qui va tous nous sauver. Lui et quelques autres, aussi ignorants de la médecine que dépourvus de déontologie, appellent à la fermeté et désignent les non-vaccinés à la vindicte des vaccinés. Le ministre dont le nom m’échappe, mais dont le visage lâche d’enfant gâté me hérisse à chaque fois que je le vois, tente de nous intimider en menaçant de rendre le vaccin obligatoire. Il nous laisse le choix, mais si nous ne choisissons pas bien, il nous contraindra.

Tous savent bien qu’il sera difficile de rendre obligatoire un vaccin qui est pour l’instant expérimental et dont les assureurs refusent de prendre en charge les effets indésirables, si graves fussent-ils. Alors ils y vont en recourant à la technique vieille comme le monde de désigner un bouc-émissaire. En l’occurrence, les non-vaccinés contre lesquels le système commence dangereusement à monter les vaccinés. Le but est de rendre la vie tellement insupportable aux non-vaccinés pour qu’ils finissent par craquer sous la pression sociale.  C’est un jeu très dangereux que de monter sciemment une partie de la population contre une autre, et qui peut finir extrêmement mal. Nos dirigeants étant de petits pervers manquant d’envergure, ils sont malins à élaborer des stratagèmes mais ne voient pas à long terme les conséquences de ce genre de politique.

Il faudrait arrêter net cette folie, qui de jours en jours devient plus inquiétante. Je ne sais comment cela est possible, sinon à la faveur d’une crise économique tellement violente que rien ni personne ni pourra résister, ou d’une violence sociale telle que même ses instigateurs en seraient dégoûtés. Ou alors un miracle. Je me refuse à croire que ces gens puissent gagner et imposer la dictature dont ils rêvent. Et je n’ai pas envie d’être désigné comme faisant partie de cette frange coupable de tous les maux de la société. Les précédents historiques ne laissent pas de m’inquiéter.

En attendant, nous pouvons imaginer un version presque plus vivable, dans laquelle les vaccinés de centre-ville se retrouveront comme avant dans des bar à vins et des restaurants réservés aux vaccinés, et ils y retrouveront leurs soirées chiantes à parler d’immobilier, de job et de vacances à Barcelone. Nous autres pendant ce temps seront poussés vers une vie plus clandestine mais plus vivante, et nous y croiserons fatalement les freaks, les désaxés, les complotistes et tous les inadaptés de la société, bref, tous les cinglés qui viendront se mêler à ceux qui viendront par simple amour de la liberté. Les soirées y seront plus joyeuses et plus risquées. Nous pourrons enfin nous sentir vivre.

En tous cas, nous ne partirons pas sans nous battre une dernière fois.

Le calme avant…

J’ai récemment lu et diffusé via Twitter l’interview d’un officier qui met en garde contre les modalités d’une guerre civile, texte que vous pouvez aller lire ici. C’est intéressant mais pas franchement encourageant. Il fait évidemment les mêmes constats que beaucoup d’entre nous (nous, les vilains méchants fachos), et sa vision d’ensemble est peut-être un peu forcée en ce sens que notre pays a encore, à mon avis, une vaste marge de progression dans la décrépitude avant d’en arriver à la violence tous azimuts – et c’est justement cette marge d’inertie qui permet à la situation d’aller au-delà du point de non-retour.

Pour vous dire le fond de ma pensée, je ne suis pas loin de considérer, tout comme l’auteur du texte, que le point de non-retour a été franchi à la charnière des années 90et 2000, qui ont coïncidées avec le mandat du calamiteux Chirac dont on ne fera jamais assez durement le procès. Passé ce point, la situation ne peut plus, ou difficilement, se régler à court ou moyen terme. L’inversion va prendre, si elle a lieu, des décennies, pour de simples raisons d’inertie démographique.

Il est intéressant de noter que selon cette interview, la reprise en main physique immédiate de la situation ne sera pas difficile. C’est aussi ce que j’ai toujours pensé. Les voyous qui défient la police et gangrènent le pays par leurs méfaits incessants n’ont de force que dans la mesure où il n’y a pas de volonté de les mettre au pas. Ils sont certes nombreux, mais inorganisés, manquant de courage et d’intelligence. Cependant, l’auteur des propos est assez lucide pour comprendre que cela ne suffira pas. À l’évidence, une opération de nettoyage et de mise au pas de la racaille risquerait fort de ressembler à la bataille d’Alger : un petit nombre de Français déterminés ont eu raison d’une ville entière peuplée pour majorité d’Algériens, mais cette victoire tactique était enchâssée dans une stratégie qui ne pouvait aboutir qu’à l’échec, le maintien de l’Algérie au sein de la France étant strictement impossible – et à ceux qui auraient une nostalgie de l’Algérie française, je demande de quoi ils se plaignent puisqu’ils ont la chance de vivre avec 6 millions d’Algériens sur le sol français ( et je pourrais en dire autant des nostalgiques du IIIème Reich, puisque le rêve d’une domination allemande sur l’Europe est parfaitement réalisé aujourd’hui sous la forme de l’UE). Quoi qu’il en soit, un affrontement avec les populations récemment importées n’aurait de sens que dans la perspective politique d’une remigration complète. Toute autre tentative serait vouée à l’échec si le but est de conserver la population française dans son intégrité sur son sol historique.

La fadaise républicaine du « tous citoyens pourvu qu’ils respectent nos lois » est évidemment une coquille vide qui va se désintégrer définitivement dans les prochaines années, et la gestion communautaire par clientélisme politique, qui est d’ores et déjà la norme inavouée, ne peut que suivre la pente fatale du basculement démographique et anthropologique dans lequel nous sommes engagés.

Il ne faut pas se leurrer : il n’y a pas de solution simple. Quand bien même un gouvernement serait prêt à prendre des mesures radicales, il subirait des pressions internationales colossales.

Nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Habitude

Un an. Cela fait un an, et même un peu plus, qu’on nous impose ces masques stupides et ces restrictions inutiles. J’ai du mal à croire que le délire covidiste s’arrêtera un jour. Je suis prêt à parier que nos dirigeants vont essayer de nous enfermer à nouveau à l’automne. Ils vont lâcher un peu la pression l’été, exactement comme il y a un an, puis nous inventer une enième vague. Le procédé commence à être rodé.

Ceux qui croient que le vaccin va nous libérer s’illusionnent. Désormais, déclarer une urgence sanitaire sera facile. Les gens sont habitués et ils réagiront comme on le leur demande. Tout ceci est la plus grand expérience d’ingénierie sociale jamais tentée, et elle fonctionne plutôt bien. Cela me rappelle les ordres en apparence absurdes que je devais exécuter pendant mes classes durant mon service militaire. Ces ordres avaient un but précis : nous dresser. Nous habituer à obéir, quelle que soit la situation, quelle que soit l’absurdité du commandement. Et par la même occasion, cela flattait l’ego de nos petits chefs. J’ai d’ailleurs eu maintes fois par la suite l’occasion de rencontrer le profil du petit chef. En général, c’est quelqu’un qui aime donner des ordres pour le plaisir, même, et surtout, quand c’est inutile. Ce genre de personne ne supporte pas de voir quelqu’un qui n’est pas en train d’exécuter un ordre. Alors il en donne, pour avoir la satisfaction d’en contempler l’exécution.

Vous comprenez aisément que le covid est à la fois l’occasion de nous dresser et d’assouvir le désir de puissance de gens qui n’ont pas de vrai contrôle sur les événements mais qui peuvent se lâcher sur notre dos pour compenser.

Reste le vaccin et les vaccinés. Je suis très étonné de voir le nombre de gens qui sont très contents d’aller se faire vacciner et qui s’en vantent. Pire encore, il s’agit souvent de gens relativement éduqués. Je dirais même que nous en sommes arrivés à un point où un bon niveau d’éducation est la garantie d’une soumission aux injonctions du pouvoir, pour peu qu’elles soient enrobées d’un discours pseudo-rationnel et accompagnées d’une offensive médiatique continue. Il fut une époque où l’on imaginait, et parfois à raison, que l’éducation d’un peuple pouvait le faire accéder à l’exercice raisonné de la démocratie. Il est vrai qu’il est facile de régner sur une masse de paysans illettrés et superstitieux, pourvu qu’on ait le concours d’hommes d’armes sans scrupules et d’un clergé complice. Mais personnes n’avait imaginé que passé un certain niveau d’éducation,  une partie significative de la population se rallierait avec enthousiasme au pouvoir, même dans ses tentatives les plus liberticides.

J’espère un sursaut mais je dois avouer que je doute. La partie de la population qui a intérêt à se soumettre me semble plus nombreuse et plus influente que celle qui a intérêt à résister.

Ce qui m’inquiète le plus est la possibilité qu’un jour, le vaccin devienne une obligation. Pas forcément légale, mais sociale. Qu’on ne puisse presque plus rien faire sans être vacciné. J’en ai déjà parlé : c’est comme le smartphone. Il n’est pas obligatoire, et on peut s’en passer, mais tout est beaucoup plus simple si on en possède un. Plus il y aura de vaccinés, plus il sera difficile de refuser.

Notez bien que je ne suis pas contre le principe du vaccin en général. Je suis juste contre un vaccin qu’on nous annonce comme innovant et sur lequel nous n’avons pour l’instant aucun recul. Le fameux « principe de précaution » a totalement disparu au seul et unique moment où il aurait mérité d’entrer en jeu.

En bref, je crains que cela ne tourne au scandale sanitaire massif, dont l’issue sera inévitablement « responsable mais pas coupable ».

Puissé-je me tromper.

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Il y a les covicroyants et les covisceptiques. Les covisceptiques sont probablement les plus nombreux, mais ce sont des gens qui par définition ne s’affolent pas pour rien. Tous ceux que je rencontre se disent que tout ça finira par retomber car il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Les covicroyants sont par nature des gens qui s’effraient de tout et prennent tout très au sérieux, surtout ce que leur racontent les autorités. Ils sont donc beaucoup plus militants, beaucoup plus intraitables dans leurs opinions et leur vision du monde. Pour eux, il y a le covid et c’est très grave. Et si vous ne partagez pas leur vision, vous n’êtes pas simplement en désaccord avec eux, vous êtes un danger public. Un criminel en puissance. Une menace mortelle pour l’humanité. Littéralement. Alors fatalement, les covicroyants ont plus d’influence que les covisceptiques.

Le covicroyant a évidemment toujours la même excuse, celle de l’exécutant de tout régime tyrannique : il applique les textes. C’est mot pour mot la réponse que m’a fait un infirmier que j’interrogeais à ce sujet. Il trouvait légitime et acceptable d’avoir le droit de briser le secret médical pour prévenir publiquement des gens que tel de leur collègue était covipositif. Mais lorsque je lui demandais si sa conscience ne le pousserait pas à prévenir une personne sur le point d’avoir des relations sexuelles avec quelqu’un dont il saurait qu’il est séropositif, il m’objecta que c’était interdit par le secret médical et que le danger ne concernait qu’une seule personne, alors que le covidé pouvait infecter un grand nombre. Manifestement, il n’avait pas compris que dans certains milieux, des personnes peuvent avoir plusieurs centaines de partenaires par an.

Tout cela est évidemment une saloperie de grande envergure, activement alimentée par tous ceux qui « appliquent les textes » ou qui se fient aux recommandations officielles.

En attendant, si nous avions à faire à une véritable pandémie catastrophique, du genre peste noire à 30% de morts, croyez-vous vraiment que les privilégiés, les super-riches et les médecins en cheville avec le pouvoir passeraient leur temps à la télévison à nous expliquer ce que nous devons faire ? Ces gens seraient tous planqués chez eux, enfermés à double tour dans des bunkers et nous laisseraient nous débrouiller tout seuls. Et, petit détail sans importance, si vous faisiez partie des survivants, vous vous rendriez compte qu’une personne sur trois que vous connaissez serait morte.

Autant dire que vous n’auriez pas vraiment l’esprit à vous demander s’il faut ou non mettre un masque.

Un peu de liberté

Je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment pour me préoccuper de l’actualité. L’avantage, c’est que j’échappe partiellement à la covidémence généralisée. Partiellement car lorsqu’on est obligé de porter cette saloperie de masque pour travailler, on ne peut pas totalement en faire abstraction. L’inconvénient, c’est que lorsque je reconnecte pour prendre des nouvelles du monde, la situation de nos liberté a empiré au-delà de l’imaginable.

J’ai eu la chance de me trouver un soir avec des gens qui sont totalement hermétique à cette folie collective. Il m’a semblé presque incongru d’être réuni avec des gens sans masque, comme avant. C’est là que je me suis rendu compte que malgré tout, on a beau résister mentalement, cette folie réussit à faire son chemin dans notre cerveau. Malgré moi, j’ai intégré le fait que le masque était la norme sociale.

Mais la bonne nouvelle est qu’il y a encore des îlots de lucidité. Au stade où nous en sommes, il est du devoir de chacun de nous de préserver la flamme. En secret s’il le faut. Le plus dur est encore devant nous.

Tout cela finira un jour. Mais quand ?

Contrainte

J’ai été contraint de me faire tester covid. C’est douloureux, désagréable, humiliant. Légalement, aucun employeur ne peut vous y obliger. Mais dans les faits, il est impossible de s’y soustraire, surtout dans un métier où le télétravail est impossible et où l’on travaille par réseau sur des projets courts, dans un milieu qui ne connaît pas le CDI.  Il y a ce qui est légal, et ce qui est possible. Et souvent, la différence est suffisante pour que vous puissiez être contraint à vous soumettre malgré la protection que vous offre théoriquement la loi.

Je ne discuterai pas du bien-fondé des tests sur personnes asymptomatiques. Je pense que c’est une connerie mais je comprends que mon employeur cède à la paranoïa. Il a de bonnes raisons pour cela. Ce qui me gêne, c’est qu’une entreprise, surtout si elle emploie un grand nombre de personne, devient le lieu idéal pour l’application d’un programme étatique de contrôle total de la population. Parce que toute cette histoire de masques, de couvre-feu, de tests et de vaccin n’est pas autre chose. Le salarié est toujours soumis à une contrainte, plus fortement qu’un indépendant. Cela explique pourquoi l’État n’aime pas les indépendants. Un salarié est beaucoup plus facile à contrôler.

Je n’en veux pas à l’infirmier qui, prenant son travail un peu trop au sérieux, m’a tanné toute la journée pour que je n’oublie pas de me faire tester. Mais il est malgré lui un rouage de cette machine à asservir, exactement comme le flic qui chasse les promeneurs des quais de Seine à grand renfort de mégaphone.

J’ai bien moins peur du covid que de l’État, et tout citoyen pour qui la liberté est une valeur fondamentale devrait comprendre cela. Je sais que certains croient sincèrement que cette maladie est très dangereuse. Qu’ils n’aient pas peur. Je discute régulièrement avec  des médecins, dont l’un a un poste important dans un gros hôpital de la région parisienne. Le covid ne les inquiètent absolument pas. Ce qui les inquiètent, c’est plutôt le manque de fiabilité des tests

Il neige

Je ne crois pas que le masque et toutes les mesures anticovid soient une exception, un accident, une marque de panique passagère de gouvernements dépassés. Je n’ignore pas qu’il s’agit, consciemment, d’une tentative toujours plus poussée de contrôle des populations par une caste tyrannique frappée d’hybris. Mais là n’est pas le plus important. Ce délire sanitaire, cette folie hygiéniste, n’est que la continuation naturelle de la peur dans laquelle nous vivons et que l’État maternel entretien parce que nous le voulons bien.

Il a neigé ces derniers jours près de chez moi et la première choses qu’ont fait les services municipaux a été de fermer par de la rubalise l’accès aux jeux pour enfant et à certains escaliers. Parce que nous sommes censés avoir peur de tout, et qu’il faut nous protéger de tout. Cette tendance paralysante face au moindre risque n’existait pas il y a encore quelques décennies. Dans mon enfance, j’ai fait du vélo sans casque ni protection d’aucune sorte, j’ai bu directement au tuyau d’arrosage du jardin et j’ai même joué dans des squares sous la neige. J’ai survécu, comme tant d’autres. Mais les mentalités ont changé, et sous prétexte de sécurité, tout ce qui a un tant soit peu d’autorité refuse à toute force le risque. S’il le pouvait, notre État maternel nous ferait vivre toute notre vie dans des bulles stériles, comme des bébés prématurés, pour être sûr qu’il ne nous arrive rien.

C’est le symptôme d’un monde qui veut que plus rien ne lui arrive. Un monde qui refuse absolument le risque, l’imprévu, le mouvement. La vie. Et la folie covidiste n’est jamais qu’un prolongement de cet état d’esprit. Dans l’idéal des covidistes, il faudrait un monde dans lequel ne circule strictement aucun virus, aucune bactérie, aucun germe. Rien.

Heureusement, dans le parc où je me promenais, les enfants et certains parents ont fait fi la rubalise qui entourait les jeux. Les gamins jouent, tombent, se relèvent, pleurent et rient. Comme le font les enfants.  Ils ont préféré la vie. Tout n’est pas perdu. La neige ne les a pas tué. Surprenant, non ?